Création, représentation et sociabilité au féminin

Création, représentation et sociabilité au féminin : entre scènes publiques et spectacles de société (1650-1914)

Colloque organisé par la Prof. Valérie Cossy (Section d’anglais/CIEL), la Prof. Valentina Ponzetto et M. Romain Bionda (Section de français/CET/FNS), à l’Université de Lausanne, les 7 et 8 avril 2022

Ce colloque s’inscrit dans un effort commun et récent de réévaluation de la part et du rôle des femmes dans l’histoire, qui consiste notamment à dépasser le « déni d’antériorité » (Naudier, 2010) : la « rhétorique de la nouveauté », en privant « collectivement [les femmes] d’une filiation légitime », les empêche paradoxalement « de faire date en laissant une trace dans l’histoire littéraire ». Nous tenterons de dépasser également le simple catalogue ou répertoire encyclopédique de « femmes créatrices » au profit de démarches plus analytiques.

Charles Giron (1850-1914). « Femme aux gants dite la parisienne », 1883. Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, Petit Palais.

Ce colloque entend plus particulièrement contribuer à une meilleure connaissance de l’histoire des spectacles, en s’intéressant à l’étendue et à la complexité des parcours professionnels des femmes : nous interrogerons les « stratégies de carrière » mises en place pour contourner les obstacles rencontrés – notamment le détour par des formes spectaculaires non institutionnelles et privées. Dans le domaine théâtral, il peut s’agir de théâtre de société, de famille ou d’éducation, mais aussi de lectures de salon. Les carrières féminines peuvent comprendre l’écriture d’un « théâtre de lecture » (non joué, même si théâtralisable), la critique ou la traduction. Nous souhaitons vérifier, sur le temps long (1650-1914) et dans une perspective comparatiste (à l’échelle de l’Europe occidentale), l’hypothèse selon laquelle ces formes de spectacles, partiellement ou complètement écartées de la sphère publique, ont pu favoriser la créativité et l’agentivité des femmes, leur ouvrant des opportunités nouvelles ou inédites dans leur ampleur (par rapport à celles généralement offertes par l’industrie du spectacle). Il s’agira donc d’étudier les circulations entre ces deux sphères (privée et publique). Cette approche devrait permettre d’effacer à terme une distinction trop nette entre les pratiques privées et publiques, entre les pratiques amateures et professionnelles.

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Les propositions de communication, en français ou en anglais, composées d’un texte de 2000 à 3000 signes (1 page) et d’une courte bio-bibliographie d’une quinzaine de lignes au maximum, sont à envoyer avant le 20 décembre 2021 à :

Les personnes dont les propositions auront été retenues seront contactées le 15 janvier 2022.