Montagnes “globales

Appel à communication

Colloque international de l’Association Internationale pour l’Histoire des Alpes (AIHA), 3-5 Septembre 2020, Université de Lausanne

Montagnes “globales” : une histoire comparative de la recherche naturaliste en territoires de montagne, XVIe-XIXe siècles

Responsable: Simona Boscani Leoni, Université de Berna / Université de Lausanne

A partir de la Renaissance on assiste à une accélération des recherches naturalistes dans les régions de montagne.  Après la découverte des Amériques, la couronne espagnole a commencé à récolter des informations sur l’histoire naturelle et sur les populations autochtones de ces nouveaux territoires, l’objectif étant d’améliorer l’administration de ces nouvelles colonies.

Sous le règne de Philippe II (1527-1598), plusieurs questionnaires ont été imprimés (les cuestionarios para la formación de la relaciones geograficás) contenant de nombreuses questions adressées aux fonctionnaires espagnols en place dans le Nouveau Monde. (Solano 1988; Álverez Pelaéz 1993), dont une partie portant  sur les montagnes, leur flore et leur faune (Mathieu 2011).

Au cours de la même période, les Alpes ont commencé à être escaladées et la « nature alpine », sous ses différentes formes, est devenue un objet d’intérêt naturaliste (Korenjak 2017; Boscani Leoni, Mathieu 2005), comme l’attestent les  excursions botaniques de Conrad Gessner (1516-1565; Boscani Leoni 2016), l’œuvre à caractère géographique et naturaliste de Josias Simler, le  De Alpibus Commentarius (Zurich, 1574), ou encore les textes de Valerio Faenzi (1525 ca.- 1598; Faenzi 2006) et de Francesco Calzolari (1522-1609; Calzolari 1566). On retrouve un mouvement similaire au Tibet au XVIIe siècle grâce à l’activité des Jésuites (Macgregor 1970).

Au cours des XVIIIe et XIXe siècles, les Andes, les Alpes et la région himalayenne sont à nouveau au centre de l’intérêt naturaliste de scientifiques et voyageurs. C’est le cas des voyages dans les Alpes de Horace-Bénédict de Saussure (1740-1799), de l’expédition sur le Chimborazo d’Alexander von Humboldt (1769-1859), ou encore des voyages au Tibet du jésuite Ippolito Desideri (1684-1733; Filippi 2014).

Dédiée à  la recherche naturaliste dans les Andes, les Alpes et l’Himalaya du XVIe au XIXe siècle, le congrès de l’AISA de 2020 se concentre sur trois aspects:

  • Acteurs, objets et pratiques : qui sont les acteurs de cette recherche ? Quel rôle jouaient les acteurs locaux (qu’ils soient érudits ou amateurs) dans ce processus ? Quelles pratiques de recherche peuvent être trouvées et quels sont les objectifs ? Quels objets sont collectés, où sont-ils transportés et pourquoi ?
  • “Translation” (traduction et transformation du savoir)/circulation des savoirs : Comment, où et par qui ces nouvelles formes de connaissance sont-elles comprises, comment sont-elles traduites, transformées et éventuellement réutilisées dans d’autres contextes culturels? Un exemple intéressant est celui de Francisco Hernandez (vers 1515-1587), médecin de la cour de Philippe II d’Espagne, qui, lors de ses voyages au Mexique et au Pérou, réussit à découvrir 3000 espèces botaniques inconnues en Europe et dont seulement la dénomination en Náhuatl avait été transmise (Barrera 2006). Comment les canaux d’échange d’informations, de diffusion des résultats de cette recherche ont-ils fonctionné ?
  • Périodisation : peut-on reconnaître différentes phases dans la recherche naturaliste de ces diverses régions, également en fonction de l’objet de la recherche? De quels facteurs ces différentes périodisations dépendent-elles ?

Proposition de contributions avec max. 400 mots sont à envoyer jusqu’au 31.07.2019 à : simona.boscanileoni@unil.ch
Frais d’hébergement et – si possible – de voyage seront pris en charge.

CfP Montagnes globales 2020