Schmidt, Terres de confins

Schmidt, Johann Christian, Terres de confins. Les tribulations d’un jeune Allemand en Pologne-Lituanie et Russie au temps de la Guerre du Nord, récit traduit par Marc Delpech et présenté par Éric Poix, Éditions La Lanterne magique, Besançon 2023

Johann Christian Schmidt vit le jour en septembre 1692. En 1704, il fut placé par ses parents en apprentissage dans une taverne de Leipzig. La crainte d’être battu par le maître des lieux, après avoir cassé une carafe de vin, l’incita à prendre la fuite. Secouru par un officier suédois, client de la taverne, Wilhelm Bennet, il s’enrôla dans l’armée suédoise alors stationnée en Saxe, en tant que valet du train des équipages du régiment de Meijerfelt. La campagne de 1708-1709 le mena de Saxe en Pologne-Lituanie, puis aux confins de la Russie d’Europe et en Ukraine. Après la défaite de Charles XII, allié au cosaque ukrainien Mazepa, à Poltava, le 27 juin 1709, il fut capturé par les Russes à Perevolotchna, puis relégué quelque temps à Arzamas, avant d’être déporté à Tobolsk en Sibérie où il resta près de 10 ans. Durant sa captivité, le jeune Allemand servit le plus souvent d’homme à tout faire à des officiers suédois relégués à Tobolsk. Il était fort jeune, de sorte que ses maîtres, comme le capitaine von Dunggrafen, lui apportaient une aide matérielle mais, en contrepartie, il travaillait pour eux dans des tavernes où il s’encanaillait au contact d’ivrognes, de joueurs et de prostituées. Il devint ensuite l’assistant de Daniel Gottlieb Messerschmidt, un scientifique allemand avec qui il parcourut la Sibérie occidentale de début 1720 à janvier 1721. Pendant ces années de captivité, Russes et Suédois s’apprivoisèrent petit à petit ; appréciés pour leur bonne foi et leurs compétences, les Suédois contribuèrent à la modernisation de la Russie de Pierre Ier. Parmi les prisonniers suédois, un quart seulement revit sa patrie, après la signature du traité de Nystad en 1721. Johann Christian Schmidt était parvenu à fréquenter quelque temps l’école suédoise de Tobolsk, fondée en 1712. Revenu en Saxe, il compléta sa formation à Halle et Iéna et entra bientôt au service de la maison de Reuss, échappant ainsi à son humble condition d’origine.

ISBN: 978-2-916180-33-5

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