Héritages botaniques des Lumières

Exploration de sources et d’herbiers historiques à l’intersection des lettres et des sciences

Le projet « Héritages botaniques des Lumières : exploration de sources et d’herbiers historiques à l’intersection des lettres et des sciences » (projet FNS no 186227) porte sur les collections botaniques de Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), Jean-Baptiste-Christophe Fusée-Aublet (1723-1778), Jean-Frédéric Chaillet (1747-1839) et plusieurs de leurs contemporains. Il envisage la botanique du XVIIIe siècle comme un ensemble de savoirs et de pratiques qui mobilisent différents types d’acteurs. L’équipe de chercheurs interroge la valeur historique et scientifique des herbiers anciens, et les possibilités de présenter en ligne ces collections complexes.

Centrée sur des botanistes aux profils complémentaires, la recherche se décline en trois sous-projets :

  • Le premier s’intéresse aux herbiers de Rousseau et aux spécimens que le philosophe a récoltés ou obtenus auprès d’autres botanistes, parmi lesquels Fusée-Aublet. Un travail alliant botanique, histoire et informatique permettra de reconstituer ces collections, aujourd’hui dispersées, sous la forme d’une base de données et d’un herbier virtuel consultable en ligne.
  • À partir du cas de Fusée-Aublet, le second sous-projet concerne les botanistes voyageurs qui partent pour l’Amérique. Sur le plan historique, il explore la construction d’un savoir des Antilles et le programme d’une botanique coloniale dirigé depuis Paris. Sur le plan scientifique, il ambitionne notamment de désigner parmi les collections d’Aublet les échantillons d’herbier ayant servi aux descriptions d’espèces et de genres nouveaux pour la science, consignées dans son Histoire des plantes de la Guiane françoise (1775).
  • Enfin, le troisième sous-projet envisage la botanique à une échelle régionale. Il porte sur les naturalistes neuchâtelois qui ont initié Rousseau à la botanique, tels que Jean-Antoine d’Ivernois (1703-1765) et Abraham Gagnebin (1707-1800), et plus particulièrement sur Chaillet qui joue un rôle important dans l’étude de la flore helvétique au tournant du XIXe siècle.

Interdisciplinaire et collectif, le projet rassemble les compétences de botanistes, d’historiens des sciences et d’historiens de la littérature spécialisés dans l’étude des écrits scientifiques. Soutenu par le Fonds national suisse de la recherche scientifique (instrument « Sinergia ») et lancé à l’Université de Neuchâtel en 2020, il constitue le noyau d’une réflexion sur l’alliance des sciences et des lettres au XVIIIe siècle. Vous trouverez sur ce site une présentation plus détaillée des axes de recherche, les publications et actualités du projet et la composition de l’équipe.